
En 2025, les Français affichent toujours une conscience forte de l’impact environnemental de leurs choix de consommation. Mais lorsqu’il s’agit de passer à l’action, la réalité est plus contrastée. Le Baromètre Greenflex–ADEME 2025 révèle un décalage croissant entre conviction et engagement.
Une conscience environnementale bien ancrée
- 67 % des Français reconnaissent que leurs choix de consommation influencent directement l’avenir de la planète.
- 8 Français sur 10 estiment que la crise climatique impose de revoir nos modes de vie.
Ces chiffres témoignent d’une maturité collective : l’idée de « consommer autrement » n’est plus marginale, elle s’impose dans les esprits.
Le baromètre de la conso responsable de l’ADEM.

Mais un passage à l’action qui s’essouffle
Pourtant, lorsqu’on observe les comportements réels, l’enthousiasme s’érode :
- 38 % privilégient l’achat d’occasion ou de seconde main – un recul de 6 points par rapport à 2024.
- Seuls 13 % des consommateurs se disent “très engagés” dans une consommation responsable (contre 18 % l’année précédente).
- Plus d’1 Français sur 2 considère que consommer responsable reste trop coûteux.
Autrement dit, le désir de consommer autrement est là, mais les arbitrages budgétaires et pratiques freinent le passage à l’acte.
Des injonctions contradictoires au quotidien
Les Français se retrouvent face à un paradoxe permanent :
- 85 % se demandent avant l’achat si le produit est vraiment indispensable.
- 2 Français sur 3 s’intéressent aux modèles alternatifs (seconde main, réparation, précommande).
- Mais… la nouveauté séduit encore plus d’1 Français sur 4 – et même plus d’1 sur 2 chez les 18–24 ans.
- Et en cas d’hésitation, ce sont les promotions et prix attractifs qui font basculer la décision d’achat, surtout pour les produits du quotidien.
Un manque d’accompagnement des marques et des médias
Le baromètre pointe aussi un déficit d’information et de solutions concrètes :
- Seuls 45 % des Français jugent suffisants les messages des médias et des marques pour orienter leurs choix.
- 67 % des consommateurs engagés estiment ne pas trouver assez de produits durables en magasin.
Cela traduit un besoin fort de clarté, de transparence et d’accessibilité dans l’offre responsable.
Questions fréquentes sur la consommation responsable en 2025
👉 Pourquoi l’engagement des Français recule-t-il malgré une forte conscience écologique ?
Parce que les contraintes du quotidien pèsent plus lourd que les convictions. Le prix reste un frein majeur, tout comme le manque d’alternatives visibles en magasin.
👉 Acheter d’occasion est-il encore une tendance forte ?
Oui, mais en recul : seuls 38 % déclarent privilégier l’occasion en 2025 (contre 44 % en 2024). La pratique reste ancrée mais perd un peu de terrain.
👉 Les jeunes sont-ils plus engagés que les autres ?
Pas forcément. Ils sont sensibles aux enjeux, mais l’attrait de la nouveauté reste très fort chez les 18–24 ans : plus d’un sur deux achète un produit parce qu’il est nouveau.
👉 Quels sont les principaux déclencheurs d’achat aujourd’hui ?
Les promotions et prix attractifs. En cas d’hésitation, c’est encore le portefeuille qui décide.
👉 Qu’attendent les consommateurs des marques et médias ?
Plus de transparence, plus de pédagogie et surtout plus de produits durables accessibles. Seuls 45 % jugent l’information actuelle suffisante pour faire des choix éclairés.
👉 Quelles pistes pour avancer ?
Donner des informations pratiques et concrètes, plutôt que de simples discours.
Comment appliquer ces principes au quotidien ?
1. Rendre l’achat responsable plus abordable
👉 Exemple : comparer les prix des produits neufs avec ceux de la seconde main sur les mêmes plateformes (LeBonCoin, Vinted, Back Market). Souvent, la différence permet de dégager du budget pour acheter responsable sur d’autres postes de consommation.
2. Systématiser la question de l’indispensable
👉 Exemple : avant un achat en ligne, se poser la question : “Est-ce que je peux attendre 7 jours ?”. Si la réponse est oui, c’est probablement un achat impulsif évitable.
3. Mettre en avant la réparation
👉 Exemple : utiliser des réseaux comme Repair Café ou iFixit pour réparer un appareil plutôt que le remplacer. Certaines grandes enseignes (Darty, Fnac) proposent désormais des forfaits réparation accessibles.
4. Jouer la carte des promotions durables
👉 Exemple : privilégier les périodes de soldes ou d’achats groupés pour investir dans du durable (textiles en fibres naturelles, électroménager réparable). Le prix devient alors moins un frein.
5. Créer une “checklist consommation responsable”
👉 Exemple pratique :
- Ai-je vraiment besoin de ce produit ?
- Existe-t-il une version d’occasion ?
- Est-il réparable / recyclable ?
- Mon achat soutient-il une filière locale ou durable ?
6. Rendre l’information plus accessible
👉 Exemple : installer des applis comme Yuka (alimentaire/cosmétique) ou Clear Fashion (mode) pour vérifier l’impact d’un produit avant de l’acheter.