Cela fait 10 ans qu’on parle d’économie circulaire, les choses changent mais jusqu’à quel point?
La transition vers une économie plus durable n’est plus une option, mais une nécessité. Les secteurs de la logistique et de l’emballage, consommateurs de ressources et générateurs de déchets, se trouvent au cœur de cette transformation. Alors que les réglementations européennes encouragent la réduction des plastiques à usage unique et la réutilisation des matériaux, les entreprises doivent repenser leurs pratiques pour s’inscrire dans une logique d’économie circulaire.
Les défis de l’emballage dans la logistique moderne
L’hyper-croissance du e-commerce a multiplié le volume des expéditions et, par conséquent, la consommation d’emballages. Traditionnellement, l’enveloppe plastique a longtemps été privilégiée pour sa légèreté et sa résistance. Elle reste encore largement utilisée dans la logistique, notamment pour l’envoi de documents, textiles ou produits peu fragiles. Toutefois, la question de son impact environnemental soulève un débat : comment concilier efficacité opérationnelle et responsabilité écologique ?
« Chaque habitant de l’UE a produit en moyenne 36,1 kg de déchets d’emballages plastiques en 2022, soit une augmentation de presque 8 kg par personne par rapport à 2012. » Parlement Européen.
Existe-t-il des alternatives responsables?
Que peut-on y faire? D’abord, la substitution par des matériaux recyclés ou recyclables. Les enveloppes biodégradables ou compostables gagnent en popularité, mais leur durabilité reste parfois insuffisante pour certains usages logistiques. De même, l’enveloppe cartonnée s’impose comme une alternative crédible : plus robuste et adaptée à la protection des objets sensibles, elle peut également être issue de fibres recyclées.
La réduction à la source constitue également un levier majeur. Optimiser la taille des emballages, éviter le suremballage et mutualiser les expéditions sont autant de solutions permettant de limiter la consommation de matières premières.
Sur le taux de recyclage des emballages plastiques
« Le taux de recyclage des déchets d’emballages plastiques est passé de 25,2 % en 2005 à 40,7 % en 2022. » Commission Européenne.
Les 3 R : réduire, réutiliser, recycler
L’économie circulaire repose sur trois grands principes : réduire, réutiliser et recycler. Dans le domaine de la logistique, cela se traduit par l’intégration de solutions réutilisables (caisses pliantes, bacs consignés, enveloppes qu’on peut expédier plusieurs fois) et par le développement de filières de récupération et de valorisation des déchets d’emballage.
Certaines entreprises testent déjà des circuits fermés : les emballages sont collectés, nettoyés, puis remis en circulation. Cette approche, encore peu connue, pourrait devenir la norme à mesure que la réglementation se durcit et que les consommateurs exigent plus de transparence et d’éthique.
« En 2023, le taux de circularité de l’UE était de 11,8 %, soit une légère hausse par rapport à l’année précédente, et une progression de 3,6 points depuis 2004. » Commission Européenne
Les enjeux de demain : innovation et coopération
La réussite de cette transition ne dépend pas uniquement des matériaux utilisés, mais aussi de l’innovation technologique et de la coopération entre acteurs. Les plateformes logistiques doivent travailler main dans la main avec les fabricants d’emballages, les transporteurs et les distributeurs afin de construire des solutions communes.
Par ailleurs, l’automatisation et la digitalisation des chaînes logistiques (traçabilité, IA pour optimiser les flux, systèmes de gestion des retours) contribuent également à limiter les pertes et à améliorer l’efficacité globale.
| Thématique | Sujet | Source |
| Production de déchets plastiques | 36,1 kg de déchets d’emballages plastiques par habitant (+8 kg depuis 2012) | (Parlement Européen) |
| Recyclage des emballages plastiques | 40,7 % (vs. 25,2 % en 2005) | (Parlement Européen) |
| Taux de circularité (UE) | 11,8 % en 2023 (+3,6 pp depuis 2004) | (Commission Européenne) |
| Contenu recyclé dans les plastiques | 12,6 % des plastiques transformés, soit 6,8 Mt (+70 % vs. 2018) | (Plastics Europe) |
| Impact logistique (GES) | 8 % des émissions mondiales de GES dues à la logistique (2021) | (Fevad) |
Alors, on fait quoi concrètement?
Réduire l’empreinte environnementale de la logistique passe par des choix éclairés et une adaptation progressive. Les matériaux innovants, l’optimisation des flux et la mise en place de boucles circulaires sont des leviers complémentaires. Si l’enveloppe plastique reste incontournable dans certains cas, son utilisation devra être repensée et accompagnée d’alternatives comme l’enveloppe cartonnée, intégrée dans une stratégie plus large de durabilité.
La logistique de demain ne se construira pas sur l’abandon brutal d’un matériau au profit d’un autre, mais sur une approche globale où efficacité et respect de l’environnement coexistent.
